30 avr. 2009

C'est la crise chez les gratuits...


... Et plus particulièrement parmi ceux du peloton de tête, Metro et 20 Minutes.

Chez le premier, on va tenter d'éviter le dépôt de bilan suite à l'échec des négociations visant à trouver un repreneur. Le journal va devoir rapidement trouver 50 millions d'euros pour endiguer la chute de ses revenus sur le premier trimestre 2009 (-24% par rapport à 2008).

Les journaux gratuits n'ont jamais vraiment réussi à trouver un modèle économique stable, mais là, avec le récent abandon de la version espagnole et un cours de bourse ridiculement bas (le "timbre poste", comme on l'appelle, vaut... 7 centimes d'euros !), la situation devient critique (Metro est côté en Bourse depuis 2000).

Chez son concurrent, la situation n'est guère meilleure, à cause notamment d'un climat social tendu ; la rédaction critique de plus en plus le choix éditorial de la direction, jugé trop orienté en direction des annonceurs. D'après certains journalistes, c'est ainsi jusqu'à 50% du quotidien qui serait dédié à la publicité.

Une page publiée par le Crédit Mutuel, le rejet d'un CDD au motif que le candidat aurait écrit des billets anti-pub, une menace voilée de suppression de postes par mail... Résultat : Vote d'une mention censure à l'encontre de la direction.

Tout ça alors même que les journaux gratuits continuent de piquer des lecteurs aux journaux payants... ou contradiction d'un modèle économique qui peine à trouver sa stabilité !

27 avr. 2009

Mesures drastiques au Jardin des Plantes...


... et c'est le moins qu'on puisse dire.

A lire ce témoignage ahurissant et qui semble sorti d'une autre époque, celui de Claude-Marie Vardot, journaliste à Politis, sur Bakchich, à l'occasion d'un cours en plein air au Jardin des Plantes...

22 avr. 2009

Benchmark des stratégies de la presse en ligne


Une étude intéressante des différentes stratégies adoptées par les journaux (américains principalement) en ligne, réalisée par un designer interactif, Benoît Drouillat.

Au programme : les techniques de fidélisation des lecteurs, de personnalisation des informations, les différentes articulations possibles entre formats papier et web, les différents modèles d'ergonomie, les moyens de faire participer les internautes, la complémentarité des blogs de journalistes, etc.

Bref, une vue d'ensemble des différentes solutions mises en oeuvre par les journaux pour répondre à leurs nouvelles problématiques.

View more presentations from bdrouillat.

21 avr. 2009

La petite formation qui monte


Créée il y a un peu plus de deux ans, la Cuny (City University of New York) Graduate School of Journalism vient directement concurrencer les anciennes et vénérables écoles de journalisme que sont la Columbia University Graduate School of Journalism et la Arthur L. Carter Journalism Institute.

Son créneau ? Ne pas s'arc-bouter sur des positions archaïques et prendre la révolution numérique à bras le corps en formant des "journalistes-web",  une expression décidément de plus en plus à la mode. Chez nous, dans le même style, on a désormais l'université Paul Verlaine de Metz.


Installée dans les anciens locaux du Herald Tribune, l'école joue la carte de la modernité. Il suffit de jeter un oeil sur le site pour s'en rendre compte immédiatement : Très 2.0, il propose les désormais incontournables liens vers un profil Facebook, un compte Twitter, une page FlickR, etc.

En même temps quoi de plus normal lorque l'on sait que l'un des professeurs recrutés pas l'école n'est autre que Jeff Jarvis ? La formation propose l'équivalent d'un Master en Journalisme... public, soit largement plus accessible que ses rivales.

L'école a également annoncé un partenariat avec le Celsa et s'est associé avec le New York Times à l'occasion du lancement de leur site d'information de proximité, "The Local" (dont j'avais parlé ici).

20 avr. 2009

Ca bouge Outre-Atlantique


Le New York Times a annoncé la semaine dernière la supression de plusieurs rubriques hebdomadaires pour réduire les coûts de fonctionnement du journal. Exit donc les pages Voyages, Mode, et quelques pages locales. Et exit donc également les journalistes qui vont avec.

De plus, le journal réduira les salaires de ses salariés de 5% pour les neuf prochains mois en échanges de 10 jours de congés supplémentaires. D'autres actifs du groupe Times Co, auquel appartient le NYT, verront également une baisse de 2,5% du salaire de leurs employés.

Déjà, depuis le début de l'année, ce sont 100 salariés non journalistes qui ont été prié de quitter le journal, soit 5% des effectifs.
 
 

Du côté du non moins illustre Washington Post, après un plan de départ volontaire (qui a vu 231 salariés quitter le navire), le temps est à la réorganistion : Le journal prévoit la fusion des rédactions web et papier au sein d'un "Universal News Desk".

Une stratégie également mise en oeuvre de notre côté de l'Atlantique puisque ce sont les Echos qui ont récemment décidé de fusionner rédaction papier et rédaction web en juin prochain par l'intermédiaire de Nicolas Beytout, PDG du pôle média du groupe LVMH.

17 avr. 2009

La materiel du petit journaliste moderne


Voici la "valise studio", le kit multimédia dont l'agence de presse Reuters va équiper tous ses journalistes cette année (bien qu'elle dispose déjà d'une branche "Reuters TV").

Avec comme objectif : De la vidéo, de la vidéo, et encore de la vidéo. En tant que journalistes à tout faire (on parle de "journalistes multimedia"),  les 2 700 journalistes de l'agence seront désormais formés à la prise d'images.

Très pratique pour le web et, surtout, en accord parfait avec la disposition (qui ne saurait tarder...) évoquée ici dans la loi Hadopi.

Photo : journ@lisme.info

Le modele iTune comme reponse a la crise ?


Journalism Online : Le iTunes de l'information ? C'est un peu l'idée de trois poids lourds des média américains, Steven Brill (fondateur de "truTV", une chaîne spécialisée dans les affaires judiciaires), Gordon Crovit (ancien éditeur du Wall Street Journal) et Leo Hindery (créateur de "Yes Network", la chaîne des Yankees concernant le baseball et le basketball).

Leur constat : Face à l'effondrement de la presse et à la nécessaire adaptation des média traditionnels à l'explosion du Web, ces trois messieurs proposent un modèle économique nouveau à ceux qui vivent de l'information : une plate-forme de monétisation pour promouvoir et rémunérer les organismes de presse pour leurs contenus web. Des accords avec les moteurs de recherche (Google étant régulièrement accusé de court-circuiter les journaux) sont également à l'ordre du jour.


Pour faire simple : un site accessible sur mot de passe, auquel s'abonnent les lecteurs, et qui leur permet de créer leur propre page d'actus en piochant à droite et à gauche dans les journaux qui les intéressent. Lesquels journaux auront bien entendu au préalable intégré l'application qui va bien, et déterminé ce qui est payant, et à quel prix. Tout ça d'ici cet automne.

Reste à voir comment la chose s'articule concrètement. Et, surtout, reste à voir si les internautes seront prêts à payer pour du contenu auquel ils ont gratuitement accès depuis le début (sauf concernant le Wall Street Journal justement, seul grand journal américain à posséder un site payant).

Avoir à disposition gratuitement quelque chose de payant autrefois pas de problème, par contre payer pour quelque chose auquel on avait avant librement accès, on a peu l'impression de retourner en arrière (un peu comme Deezer en fait)...

Si ce n'est pas très clair, le communique officiel est ici. Et si vous voulez tout savoir de ce plan machiavélique, ("pour sauver le journalisme", rien que ça !) Steve Brill s'explique en détails ici.

7 avr. 2009

La strategie en ligne du Christian Science Monitor


Le Christian Science Monitor, qui a récemment abandonné le format papier pour le tout numérique, a publié sur YouTube une vidéo expliquant le pourquoi du comment de la nouvelle stratégie adoptée par le journal.



Ca fait un peu trop promotionnel pour être complètement honnête, surtout quand on sait pourquoi ils ont dû abandonner le support papier. Mais bon, la vidéo est plutôt bien faite et l'initiative louable.

En tout cas, cette nouvelle formule semble enchanter les futurs lecteurs du journal quand on lit les (rares) commentaires !

Les salaires des patrons de presse US


Comme il est très tendance de taper sur les patrons en ce moment, voici (gniark) un petit lien qui dévoile les salaires 2008 de certains patrons de médias américains. Ou comment avoir l'impression qu'un journal n'est en fait qu'une entreprise comme les autres !

5 avr. 2009

Journalistes tout en un


Le projet de loi "Création et Internet", ce n'est (malheureusement) pas qu'Hadopi. C'est aussi, planqué au milieu, une régression des droits d'auteur pour les journalistes en faveur des éditeurs et des patrons de presse. Qui est malheureusement passé inaperçu (sauf pour la profession) à cause de la focalisation des médias sur Hadopi.

Conséquence : A partir du 3 avril, les journalistes sont maintenant des journalistes multi-supports, comprendre par là que l'éditeur pourra désormais utiliser la contribution de ceux-ci à la fois pour le papier et pour le numérique. Et ce, sans leur demander leur autorisation (le thème des journalistes à tout faire ayant déjà été évoqué ici). Passé une période donnée, le journaliste recevra une rémunération complémentaire.

La loi provoque logiquement une levée de boucliers chez les principaux intéressés, qui y voient là une réponse du Gouvernement aux revendications des patrons de presse et des éditeurs (voir ici ou par exemple) et qui ne fait qu'accentuer la précarisation du métier (et ne vas faciliter les embauches dans les journaux...). Il  faut dire que le numérique est un véritable champ de bataille pour les deux camps.

Les droits d'auteur multi-supports avaient été évoqué au cours des derniers Etats Généraux de la Presse, que la profession avait déjà fustigée parce que donnant la part belle aux patrons de presse, ses propositions n'étant "en rien le fruit d'un diagnostic partagé".

4 avr. 2009

Pour vous dire la Vérité...


Après la récente table-ronde organisée jeudi par le Collectif de journalistes "Ca presse" (et dont vous pouvez trouver un résumé sur le site de l'association), voici une autre initiative en faveur de la déontologie de la presse, plus ambitieuse et sur le long terme : La dernière campage de la Fédération Internationale des Journalistes, "The Ethical Journalism Initiative".

La campagne, lancée l'année dernière suite au dernier congrès en date de la FIJ à Moscou (2007) veut inculquer aux nouveaux médias (et donner des cours de rattrapage aux autres) les valeurs fondamentales du journalisme : Recherche de la vérité, indépendance, intégrité...

Sur le site dédié, l'organisation constate notamment que le journalisme doit se restructurer pour affronter les nouveaux défis auxquels il doit faire face, dont l'essor des nouvelles technologies n'est pas le moindre, et qui menacent l'éthique et le savoir-faire du métier :

"Traditional private and public sector models of media are under reconstruction as markets adapt to historic changes taking place in the way people communicate with one another. Unfortunately, quality journalism has been a casualty as media managers and owners have cut editorial budgets, reduced investment in journalism and created a precarious work environment for hundreds of thousands of media staff."

Outre une rubrique d'actualité axée sur la liberté d'expression et les droits humains, on y trouve également un agenda des différents évènements et initiatives autour de la profession, un recueil de textes (textes législatifs, opinions, etc.) sur la déontologie de la presse, un suivi de la campagne et même un gros bouquin interactif ("To tell you the Truth") mettant en lumière les impératifs d'éthique du métier. 

Et comme le site est plutôt bien fait, je ne peux que vous encourager à aller y jeter un oeil.


Pour information, la Fédération Internationale des Journalistes, créée en 1926, regroupe aujourd'hui syndicats et organisations de journalistes à travers le monde entier (pour la France, il s'agit du Syndicat National des Journalistes, L'Union Syndicale des Journalistes CFDT et le Syndicat National des Journalistes CGT).

Elle regroupe au total quelques 600 journalistes et s'est fixé comme objectif de défendre la liberté de la presse et, plus globalelement, les droits de l'Homme et la Démocratie.
 
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