4 mars 2010

Berlusconi VS Youtube, la blogosphère, le web, etc.


Demander une autorisation auprès du ministère des Communications pour diffuser des vidéos sur le web : telle est la volonté affichée d'un décret législatif déposé au Parlement en début d'année par Paolo Romani, secrétaire d'Etat aux Télécommunications.

Une demande qui deviendrait nécessaire pour toute diffusion ou distribution sur internet d' "images animées, accompagnées ou non de son" d'après le texte. Autant dire qu'il sera quasiment impossible de passer au travers des mailles du filet.

Une mesure prise encore une fois, pêle-mêle, au nom de la protection de l'enfance, de la protection des droits d'auteur, de la lutte contre la pornographie, de la sauvegarde des baleines bleues, etc. Mais une mesure qui attaque aussi directement la concurrence pleine de vitalité que représentent les web TV et les plate-formes vidéos pour Mediaset... premier groupe privé (et tentaculaire) de communication du pays, gouverné par Silvio Berlusconi.

Déjà, la condamnation de Google par le tribunal de Milan pour avoir retiré trop tardivement une vidéo montrant un mineur handicapé insulté et battu avait créé la polémique. Mais ce décret législatif constitue là une nouvelle étape vers un véritable contrôle du web.

Un décret qui trahit également une méconnaissance du web par les dirigeants italiens (ah bon ?) : imaginons que la mesure ne concerne que les sites hébergés en Italie ; dans ce cas, ceux-ci auraient tout intérêt à déménager leur hébergement à l'étranger (avec les revenus publicitaires qui vont avec). Et surtout, la loi ne pourrait que donner naissance à un horrible monstre bureaucratique...

Voir également la prise de position du quotidien Article 21 (en italien), média en ligne dédié à la défense de la liberté d'expression.

1 mars 2010

La BBC abandonne le format XXL

"La fin d'une ère d'expansion pour la BBC" titrait le Times vendredi : fermeture de deux radios numériques (6Music et Asian Network), de deux chaînes pour ados (BBC Switch et Blast1), limitation du budget visant à acquérir les droits des retransmissions sportives, réduction de moitié du site internet (et budget dédié amputé de 25 %)... et au final 600 licenciements (à noter que le site web emploie toute de même 1 400 personnes). Tout en sachant qu'en 2007, la BBC avait déjà procédé à quelques 1 800 licenciements.

Objectif de son directeur général, Mark Thompson : réaliser une économie d'environ 500 millions de dollars sur les 5 milliards et demi de fonds que reçoit annuellement la vénérable institution. Deux raisons à cette cure d'amaigrissement : la possible arrivée au pouvoir des conservateurs (aidés en cela par les multiples scandales ayant éclaboussés le gouvernement de Gordon Brown) qui entraînerait un gel de ses redevances (prélevées sur les foyers équipés d'une télévision), ainsi que sa position dominante dans le paysage médiatique anglais, jugée déloyale par bon nombre de ses concurrents.

Le plan, actuellement examiné par le BBC Trust (son conseil d'administration), sera rendu public le mois prochain. Les syndicats sont par contre déjà en ordre de bataille, prêts à défendre les salariés de la "Beep".
 
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