15 mars 2009

C'etait la Journee Mondiale contre la Cybercensure...


... jeudi dernier. La manifestation était organisée par Reporters Sans Frontières et Amnesty International (et notamment soutenue par le Festival du Film et Forum International sur les Droits Humains qui se tient en ce moment à Genèves), qui ont à cette occasion lancé un appel aux géant Google, Yahoo et Microsoft, en leur enjoignant de ne pas censurer leurs moteurs de recherche et plate-formes de blogs à cette occasion.

"C’est la raison pour laquelle nous vous demandons, le 12 mars prochain, de vous rappeler la vision d’un Internet libre et accessible à tous et de permettre un véritable réseau universel. Cette action symbolique constituerait un message d’espoir et un signal fort aux Internautes montrant que vous n’êtes pas dupes du réseau actuel."

Une courte vidéo mettant en scène une ménagère lambda emmenée par une "Brigade Internet" parce qu'elle surfait visiblement sur un site non autorisé, mise en ligne par Reporters Sans Frontières :



Deuxième initiative à l'occasion de cette même journée, RSF a publié son rapport sur "Les Ennemis de l'Internet" dans lequel l'association dresse un état des lieux des libertés dans le cyberespace dans quelques 47 pays.

Après une rapide introduction, l'organisme dresse des fiches d'identité des pays investigués : nombre d'internautes, prix moyen d'une cyberconnexion dans un cybercafé, nombre de FAI, nombre de blogeurs emprisonnés, etc. Bref, RSF prend la température ambiante, en y ajoutant une analyse pertinente des différentes politiques menées en matière de "cyber liberté".


Outre 12 pays classés comme "ennemis d'Internet" et qui n'étonneront personne (Arabie Saoudite, Birmanie, Chine, Corée du Nord, Cuba, Egypte, Iran, Ouzbékistan, Syrie, Tunisie, Turkménistan et Viêt-Nam) on remarque également que deux démocraties, l'Australie (notamment en raison du zèle de son organisme de contrôle, l'ACMA) et la Corée du Sud, figurent dans la liste des pays placés "sous surveillance" par RSF.


"“Non seulement le Réseau est de plus en plus contrôlé, mais de nouvelles formes de censure apparaissent aussi, reposant sur la manipulation de l’information. Commentaires téléguidés déposés sur des sites Internet très consultés et piratages informatiques orchestrés par des gouvernements censeurs brouillent l’information sur Internet”, a ajouté l’organisation."

La Chine reçoit encore une fois et sans grande surprise la Palme d'Or du plus grand nombre de cyberdissidents emprisonnés... 
Pour terminer, un complément intéressant sur Bug Brother, où l'auteur y présente une carte réalisée par l'ONG Privacy International :


On est bien placés hein...


 

12 mars 2009

Bush-toi de la ! Sentance




La sentance est tombée pour Ramazan Baydan, l'inventeur de la nouvelle arme de destruction massive irakienne : Trois ans de prison fermes. Ca lui apprendra ! Bush&Co avaient raison en fait, c'est dangereux l'Irak. En particulier pour eux..

Le journaliste de la chaîne de télévision irakienne Al-Baghdadia s'était permis de manifester son indignation envers l'ex-Président George W. Bush lors de la tournée d'adieu de celui-ci, le 14 décembre dernier à Bagdad, en lui balançant ses godasses à la figure. "Des projectiles Taille 10", selon l'innocente victime.

L'initiative a d'ailleurs fait des émules, puisque peu de temps après, ce sont des Marines qui se sont fait bombardés de grolles dans une université de Falloujah, suivis de près par le Premier Ministre Chinois Wen Jiabao à Cambridge. On ignore par contre la nature et les caractéristiques exactes des projectiles utilisés lors des deux derniers attentats.

11 mars 2009

Changement de format

Ca risque de bouger un peu dans les jours à venir niveau mise en page... comme vous avez déjà pu le voir dans la journée.

Retour à la case départ pour le moment, mais changements à venir !

10 mars 2009

Vrai-fausse democratie chinoise, les blogueurs dans le coup


Nouvel épisode illustrant les relations difficiles entre le pouvoir chinois et la blogosphère (et les relations avec l'opinion en général) : l'affaire du cache-cache mortel dans une prison du Yunnan où un jeune détenu de 24 ans a trouvé la mort... en jouant à cache-cache avec ses co-détenu donc. Faut croire qu'ils ont des cellules vachement spacieuses en Chine pour pouvoir y faire des parties de cache-cache !

Devant une telle explication, avancée par les autorités, ça commence à grincer des dents sur le Web. Alors que décide de faire le pouvoir chinois ? Faire taire les indésirables, comme à son habitude ? Hé bien non...

Dans un improbable sursaut de démocratie et de transparence, les autorités chinoises décident de constituer un groupe de 15 enquêteurs/blogeurs citoyens et de les mettre sur l'affaire. Résultat : un rapport contesté publié sur internet, les investigateurs n'ayant semble t-il eu accès ni aux vidéos de surveillance, ni à la possibilité d'interroger les détenus. Par contre, des rencontres avec les autorités, ça, ils n'ont pas dû en manquer... Et pour cause.

Les internautes finissent rapidement par découvrir sur Internet que les deux principaux représentants du soi-disant comité d'investigation sont en réalité à la solde du pouvoir( la fameuse "bande à 5 centimes"...) Autant pour la transparence et le pseudo effort d'ouverture.

Conséquence : Les autorités chinoises avouent de graves dysfonctionnement de sécurité dans la prison (système vidéo détraqué, négligeance, influence de caïds...) et présentent leurs excuses à la famille du jeune homme. Qui, précisément, avait été arrêté pour abattage sauvage d'arbres...

Wu Hao, cadre du Département de la Propagande et ancien journaliste de l'agence "Chine Nouvelle" (voilà déjà le rapport...) et dont les méthodes sont de plus en contestées, déclarait d'ailleurs récemment : "L'opinion publique sur Internet doit être gérée avec les moyens de l'internet". Effectivement, faire passer de la désinformation sous couvert d'une initiative démocratique, c'est ce qui s'apeller de la "gestion" de l'opinion...

Un résumé intérresant (car chinois, mais en anglais !) de l'affaire sur le site "China Media Project" de l'Université de Hong Kong.

Photos issues justement de l'agence Xinhua ("Chine Nouvelle")

8 mars 2009

Proces ordinaire en Syrie

Habib Saleh a été entendu par la Cour Pénale de Syrie dimanche dernier. Il le sera à nouveau dans une quinzaine de jours. Qu'a fait Habib Saleh ? Selon l'Etat syrien, il aurait "diffusé de fausses informations", "incité à la guerre civile" et "porté atteinte au Président de la République" par ses écrits sur Internet, et notamment sur le site d'information arabe "Elaph".

En clair, il a exprimé un avis que ne partage pas Bachar-el-Assad. Et, pour la troisième fois depuis 2001, il a été arrêté par les forces de sécurité syriennes, sur un marché cette fois, en mai 2008. Ce qui est plutôt surprenant car lorsque l'on se penche sur la Constitution syrienne, celle-ci indique pourtant clairement que chacun a "le droit d'exprimer librement ses opinions par la parole, l'écriture, quelque autre moyen que ce soit".

Intellectuel, écrivain et journaliste, Habib Saleh, fondateur d'un groupe de discussion interdit par le pouvoir en place, est régulièrement victime de les foudres de ce dernier pour sa critique constante du régime syrien.

Le site d'information Elaph, lui, a été créé en 2001 à Londre par l'homme d'affaires et ancien journaliste Osman el Omeir en tant que premier site arabe d'informations en continu. Employant près d'une centaine de journalistes, écrit en arabe et en anglais, se voulant d'une neutralité absolue (ce que lui permet son implatation à Londres), il est régulièrement censuré en Syrie. Les blogueurs syriens y ont leur propre chronique.

Un article intéressant détaillant le mode de fonctionnement de ce journal en ligne à travers le monde arabe est à lire ici.

5 mars 2009

New York Times 2eme partie


Un petit complément au billet de mardi concernant le New York Times : L'adaptation du journal aux nouveaux défis que représente Internet. L'article du Monde le rappelle :

"Malgré 20 millions de visiteurs uniques chaque mois, le site Internet du NYT (...) ne génère que 12 % des revenus de la compagnie. Chaque lecteur "papier" rapporte infiniment plus qu'un visiteur du Web."

Malgré le rôle précurseur du New York Times en la matière, celui-ci est toujours à la recherche du modèle économique viable, qui ne passerait, selon l'ancien médiateur du journal, ni pour la publicité, ni pour les lecteurs... Mais alors par quoi ? Bonne question.

Parrallèlement, le journal a lancé depuis lundi deux sites d'information locaux, dans la grande ligne des journaux et des sites d'information de proximité, celle qui concerne directement les lecteurs. L'initiative, baptisée "The Local" fournit des informations sur les services, les transports, les évènements culturels...

Enfin, un billet de Vedocci, "Eloge au New York Times" (décidément !) consacré aux applications web de ce grand journal, et plus particulièrement sa nouvelle interface "Article Skimmer".

Photo issue de l'AFP.

3 mars 2009

Le Monde se prosterne devant le New York Times


Le vénérable New York Times (fondé en 1851, il a remporté 98 fois le prix Pulitzer !) n'échappe pas non plus aux affres de la crise. Le milliardaire mexicain et deuxième homme le plus riche du monde Carlos Slim vient d'accorder un prêt de plus de 190 millions d'euros (250 millions de dollars) au journal qui, s'il peut ainsi sortir pour un temps la tête de l'eau, n'en est que plus vulnérable pour tomber dans l'escarcelle de l'entrepreneur (dont on peut rappeller, au passage, que le CA de son groupe réalise à lui tout seul 5% du PIB du Mexique...) à la première faute.

Une situation tendue qui n'a pas pour autant empêché le journaliste Marc Lacey de dresser un portrait critique de celui qui évite que le navire ne sombre totalement ; présence omnipotente dans les médias, adversaire acharné des lois antitrust.. Le portrait n'est pas tendre. Du coup, cela fait parler... les journalistes. Ceux du Monde notamment, avec un article (trop ?) élogieux d'Annick Cojean, qui encence le journal américain sur deux pleines pages.

Même traitement sur le blog de Renaud Revel, Rédacteur en Chef à l'Express : "La profession, aux Etats-Unis, n’a pas manqué de saluer le courage avec lequel le New York Times a décidé de portraiturer de la sorte et en toute franchise, leur nouvel homme fort. Une belle leçon d’indépendance qui a de quoi décontenancer de ce côté-ci de l’Atlantique..."

Alors, le New York Times, journal modèle ? Ce serait passer un peu vite sur les dernières énormes gaffes commises par le journal ces dernières années, et notamment sur ses déclarations un peu trop hâtives concernant l'Irak ou l'affaire de la journaliste Judith Miller. Mais bon, d'ici à ce que Le Monde, L'Express ou n'importe quel autre journal français aie le courage de faire la même chose...
 
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