Ce n'est pas très original de parler de Twitter en ce moment (puisque les médias semblent tous découvrir cet outil en même temps, tout du moins en France), certains le font et le feront d'ailleurs beaucoup mieux que moi, mais je ne peux m'empêcher de rester dubitatif devant la "twitterview" de John McCain par un journaliste de ABC.
Ok, ce qu'on appelle la "twitterview" (terme complètement intraduisible soit dit en passant) permet une interaction avec le public, qui peut suggérer au journaliste de poser telle ou telle question à l'interviewé. Là-dessus, pourquoi pas. Encore que rien n'oblige pour autant le journaliste à suivre les directives de ses lecteurs s'il veut rester dans le politiquement correct...
Non, ce qui me dérange un peu, ce sont deux choses : évidemment l'aspect synthétique des réponses imposées par le format (140 signes) alors que l'on ne cesse de répéter (et les journalistes les premiers) que ce qui doit distinguer un journaliste professionnel d'un blogueur par exemple, c'est sa compétence, son savoir-faire professionnel. Or une interview twitter, même moi je peux la faire. Surtout si ce sont les autres qui posent les questions !
Et puis deuxième chose : une interview, ce sont deux individus face à face. Dans une interview, la gestuelle, les mimiques, bref l'expression corporelle, est presque aussi importante que les paroles. Ca s'appelle le langage du corps. Et parfois ce langage-là, il contredit ce que le langage parlé est en train de raconter. Les exemples là-dessus sont nombreux, pas besoin de faire un cours d'histoire...
Ce n'est que mon avis, mais finalement je trouve qu'avec de telles initiatives, les journalistes ont plus tendance à tirer leur métier vers le bas qu'autre chose...
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