31 mars 2009

Journalistes et banquiers dans le meme panier ?


La presse est à longueur de temps présentée comme un secteur en crise parce qu'en pleine mutation à cause du Web. Evidemment, la crise n'a rien arrangé (voir ici et ).

Pourtant, certaines directions de journaux semblent avoir un comportement plus proche de celui des banquiers en ce moment tant exécrés que des parangons de vertu. 

Dans son dernier communiqué, le Syndicat National des Journalistes (SNJ) dénonce les primes que 8 rédacteurs en chef du quotidien économique La Tribune se sont vus octroyés en fin d'année dernière (alors même qu'en 2008 le journal subissait une perte 13,5 millions d'euros).

Des primes équivalentes à deux mois de salaires pour les intéressés... dont le salaire mensuel tourne déjà, d'après le syndicat, entre 7 000 et 12 000 euros bruts... 

Deux poids deux mesures : Tout en bas de l'échelle, en attendant, les salaires sont gelés et les pigistes en cours de licenciement. L'affaire fait moins de bruit que celle concernant les banquiers, les sommes n'ayant absolument rien à voir. 

Mais, dans le fond, c'est quand même un peu la même chose, et le fait que ce soit la presse a quelque chose de dérangeant (en même temps, c'est La Tribune, pas Le Canard Enchaîné ou Marianne....)

Voici le communiqué en question (Alain Weill est le créateur et actuel président du groupe NextRadioTV, déjà évoqué ici) :
Bonus :  La Tribune aussi ! 
 
Société Générale, Natixis... La Tribune aussi n'oublie pas de verser des bonus à quelques privilégiés quand les autres doivent se serrer la ceinture. Hier, lors du comité d'entreprise, les élus ont appris qu'une poignée de rédacteurs en chef avaient bénéficié, au titre de 2008, du versement d'un bonus salarial. La direction du journal, visiblement gênée, a expliqué que ces primes étaient contractuelles et qu'il était donc impossible de revenir sur leur versement. Rappelons que ces primes représentent l'équivalent de deux mois de salaire pour chacun des bénéficiaires dont les rémunérations mensuelles oscillent entre 7.000 euros et 12.000 euros bruts. ... Le calcul est facile à faire.

A l'instar de Nicolas Sarkozy, du gouvernement et de toute la société qui jugent inadmissibles que quelques grands patrons se gavent en pleine crise financière, le SNJ, au niveau de La Tribune, est écoeuré par ces pratiques. Rappelons que notre journal a accusé 13,5 millions de pertes en 2008. Par ailleurs, rigueur oblige, la masse salariale devant être maintenue, le versement de ces bonus a pour conséquence un blocage quasi-total des salaires pour les autres salariés, voire même déclenche des licenciements de journalistes pigistes permanents.

Enfin, il est faux de prétendre que ces primes contractuelles ne pouvaient pas être remises en cause. Si notre employeur le souhaitait, il avait les moyens de les bloquer :  avec un peu de curiosité, il aurait constaté qu'il existe une jurisprudence sur la remise en cause de primes quand une entreprises traverse des difficultés économiques. 

En attendant, c'est tout le reste de la rédaction qui va être pénalisée par ces méthodes qui poussent à la démotivation de salariés qui travaillent pourtant aussi au redressement du journal. 

Le SNJ n'en restera pas là et ne manquera pas d'alerter Alain Weill sur ces scandaleuses pratiques, alors que La Tribune vit à l'heure de la rigueur budgétaire. Il ne peut y avoir deux catégories de salariés :  ceux qui se gavent et ceux qui trinquent. Sauf à vouloir faire sombrer notre journal. »

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